Humeurs | Un jour ... je vous révélerais le sens de la vie.
Oui, je fais dans le titre racoleur aujourd'hui. Pourtant, c'est l'entière vérité. Je vais vraiment vous dire quel est le sens profond de la vie.
A moins que vous ne soyez un zombi, un robot, ou un somnambule, vous vous êtes déjà sans doute demandé " quel est le sens de votre vie". Le but de votre existence. Quelle est votre "mission" sur cette planète. J'ai longtemps cogité là dessus, moi aussi. Désespérée de ne pas trouver de réponse. Et finalement, elle n'a rien de complexe. Elle est même très simple.
Le seul but que nous ayons dans la vie, c'est d'être heureux.
Voilà. Rien de plus, rien de moins. Il n'y a pas d'autre secret nébuleux, derrière le sens de la vie. Il n'y a que ça. C'est le but ultime de notre existence. Je vous sens déçu. Voir incrédule. J'en vois déjà partir d'un petit rire nerveux , se demandant si je ne me paye par leur tête.
Pourtant, je n'invente rien. Le bonheur est la seule chose à laquelle nous aspirons. Par le biais de notre travail, de nos relations amoureuses, de nos loisirs, de nos possessions ...Nous sommes tous guidés par un besoin inné d'éviter la souffrance et de vivre des expériences qui nous rendent heureux. Alors pourquoi notre bonheur ne serait il pas notre principal objectif dans la vie ? Pourquoi sommes nous tous aussi mauvais dans notre quête de la félicité ?
C'est une question latente ces derniers temps mais comme elle m'est revenue en pleine figure dernièrement, alors que je tentais de faire le bilan de l'année écoulée et de ma situation actuelle.
Tout le monde pour dire que " oui, il faut être heureux, c'est bon pour la santé" mais dans les faits, y a plus personne (ou presque) . A la limite, t'as le droit d'être heureux, mais s'il te plait, fait le dans ton coin, ai la bienséance de ne pas trop en montrer, par respect pour ceux qui sombrent (et qui ont moins de chance que toi ). Et c'est vrai dans tous les domaines. Au travail ( si t'es trop épanoui, tu dois perdre en efficacité, apparemment ), à l'école , dans la rue ( là ça devient carrément insultant les gens qui affichent leur joie de vivre, si si..). Manifester de la bonne humeur c'est carrément douteux.
Comme si le bonheur était devenu suspect. Ou que le malheur était devenu un symbole identitaire.
Je me demande si, objectivement, les français ont de quoi être aussi taciturnes.
Si j'y réfléchis rationnellement, avec beaucoup de recul pour ne pas me laisser parasiter par cette ambiance pourrie, je me dis que non. La satisfaction, première marche vers le bonheur, serait difficile à " vendre" aux millions de gens qui vivent en zone de guerre ou dans des conditions de pauvreté extrême mais pour les gens comme nous, qui on de quoi manger, un toit sur la tête, une famille, des amis, l'accès aux soins, un minimum d'éducation ... pour qui, la majeur partie du temps, tout va plutôt bien ....
Je ne dis pas que c'est parfait. C'est loin d'être parfait. Notre système a des failles et il commence à pêcher sur certaines choses (je suis pas naïve non plus ..) mais je me dis que comparativement à d'autres pays ... on a vraiment pas de quoi être morose. Franchement. Quand je pense à certains voyages que ma mère me raconte où des gens qui vivent dans le dénuement le plus complet sont emplis de joie de vivre, sourient, rient et chantent à longueur de journée sans s’apitoyer la moindre minute .. J'ai envie de dire qu'il y a des baffes qui se perdent ... Nos petits problèmes sont si souvent futiles, comparés aux leurs, tellement dérisoires. Il y a de quoi avoir honte.
Les français sont donc simplement des râleurs insatisfaits ? C'est ce que tout porte à croire, même si je pense que le contexte pèsent beaucoup sur les ressentis. Je pense que l'atmosphère sociale nous tire définitivement vers le bas. Qu'elle tue le moindre embryon de bonheur avant qu'il arrive à maturité. Qu'elle pervertit nos jugements. Je crois que nous avons été conditionnés par tellement d’éléments qui nous éloignent de la véritable définition du bonheur... Mais que nous pouvons lutter. Consciemment ou inconsciemment. L'optimisme, l'envie d'être heureux et serein, c'est aussi une décision, une responsabilité personnelle. On doit puiser dans ses propres ressources pour trouver le bonheur, être en paix, et c'est plus fatiguant en temps de crise mais je pense que c'est salutaire.
Donc .. j'ai décidé d'être heureuse. De ne plus me morfondre. D'oser, d'agir. De travailler à mon bonheur. Parce que non, je ne crois plus qu'il nous tombe dessus par hasard, juste comme ça, juste en usant de la pensée magique et en comptant sur la loi d'attraction universelle. J'ai envie de me consacrer aux bonnes nouvelles, aux initiatives que je trouve belles. De renforcer mes qualités plutôt que de pleurnicher sur mes défauts. Je ne ferrais pas disparaître les coups durs, la dépression, ou même le malheur mais au moins ... je ne me laisserais plus berner par les anti-bonheur, qui ont le chic pour voir dans le malheur ordinaire un signe de sophistication absolue et surtout, surtout, je n'aurais pas de regrets. Parce que j'aurais essayé et parce qu'être heureux n'a rien de superficiel ni d'égoïste comme but, mais qu'il est l'ingrédient d'une vie riche de sens et dédié aux autres.
17 Comments
Je pense aussi que tout ce que nous faisons nous le faisons pour au final atteindre le bonheur (que ça passe par une fierté professionnelle, une satisfaction personnel, une relation...), c'est donc le but ultime :)
RépondreSupprimerParfois on s'égare en chemin mais l'optimisme, la pensée positive, la gratitude, la bienveillance envers les autres et envers soi-même permettent de s'en approcher chaque jour davantage.
Sur mon blog bien-être et développement personnel (www.blog.gemaime.com), je propose quelques conseils pour se sentir mieux dans sa vie car je pense que c'est important de partager cet état d'esprit ;)
Il est bien chouette, ton site ! je viendrais y faire un tour de temps à autres :)
SupprimerIl est facile d’être heureux et motivé quand les choses se passent bien. Mais qu’arrive-t-il quand cela part en vrille, que des ennuis imprévus se dressent sur votre route, ou que les choses ne se passent pas exactement comme on le voudrait ? Tout semble s'écrouler. Et on a l'impression qu'on ne connaitra plus jamais de bons moments, que la situation ne changera jamais .. Il ne reste plus que notre manière d'agir face aux difficultés. Soit nous résistons, soit nous abandonnons. Mais on peut toujours décider de la manière dont les choses doivent se passer ! Car l’état d’esprit assure la moitié de la victoire.
RépondreSupprimerOui, c'est très vrai. En ce moment, les choses ne se passent pas superbement bien pour moi, diverses tensions dans la vie quotidienne, plus ou moins graves, viennent menacer mon équilibre ... mais, si avant je me serais sans doute écroulé ou angoissée, j'attaque dorénavant les problèmes avec une niaque et un sang froid que je ne me connaissais pas ...
SupprimerJ’ai tout récemment quelques articles sur le bonheur. Il semblerait que les événements extérieurs ont un impact limité sur la durée sur le bonheur général à un individu. Par exemple, une naissance influence le bonheur sur 2 ou 3 ans, puis tout redevient comme avant. Un licenciement fait baisser en moyenne le bonheur sur quelques mois et puis… il retrouve sa position initiale.
RépondreSupprimerComme tu le dis dans ton article (dont j’ai beaucoup apprécié l’optimisme !), notre attitude joue pour beaucoup dans notre capacité à ressentir le bonheur. Etre heureux est peut-être un état d’esprit ?
Je suis une femme heureuse. Très heureuse même. Mais je ne vois pas là le sens de ma vie, et encore moins celui de la vie.
Je n’aime pas ton idée première : le sens de la vie est d’être heureux. Ceux qui ne le sont pas pour une raison ou une autre (dépression, traumatismes dus à la guerre…) ont-ils alors gâché leur vie ? Peut-on obligé aux gens d’être heureux, de découvrir coûte que coûte comment être heureux ?
Oui, Céline, tout à fait. Plus j'avance dans mon cheminement, plus je me rends compte que le bonheur ne dépend pas de facteurs externes mais qu'il se trouve bien à l'intérieur de nous même.
SupprimerPour la première idée, c'était pas facile de tout développer dans un article, au risque d'en faire un roman, mais je vais détailler un peu plus... dans le bouddhisme, la philosophie qui m'accompagne depuis une année maintenant, on doit tendre vers le bonheur pour pouvoir ainsi rendre les autres heureux. Ceci étant Bouddha enseigne aussi que la vie est souffrance. Quand nous sommes au beau milieu d'une crise ( perte d'un être cher, chômage, séparation, maladie ...) , il est indéniable que la vie est difficile (et j'en fais l'expérience en ce moment même ..) ... en fait le bonheur, ce n'est pas que tout ailles bien tout le temps, mais que les moments où tout ailles bien soient plus nombreux que les moments de crise ... et cela ce n'est que de notre ressort. On ne peut obliger personne, il faut travailler sur soi, sur sa manière d'envisager les évènements de la vie ...
Avant de se demander ce qu’il faut faire pour être heureux, il convient évidemment de s’entendre sur ce que signifie « être heureux ? » Pour moi, être heureuse correspond à une certaine satisfaction. Cette satisfaction peut être plus on moins intense. On n’est donc pas heureux ou pas, on l’est plus on moins. De plus, être heureux recoupe un grand nombre de choses : les plaisirs pouvant être de natures très diverses ; ressentir de la joie ; ne pas souffrir, et il y a diverses formes de souffrances… il y a donc une multitude de bonheurs selon les souffrances dont on est plus ou moins libéré, les plaisirs ou les joies que l’on ressent plus ou moins....Pour moi, a priori, parler du bonheur, ou même d’être le plus heureux possible, n’a donc pas vraiment de sens, car cela ne peut être quantifié. Il y a trop de plaisirs et de souffrances difficilement comparables...
RépondreSupprimerLe bonheur ne peut effectivement pas se mesurer de manière globale ...
SupprimerC'est sûr que le bonheur n'est pas un sentiment figé, qu'il est fluctuent, que certaines épreuves nous renforcent et que d'autres nous accablent, mais c'est ainsi ! Que la vie soit souffrance ne signifie pas qu'on ne puisse rien faire, rien tenter, pour amméliorer les choses !
SupprimerPour moi, cette tyrannie du bonheur, nouvelle marotte des médias, est une de ces nouvelles normes abrutissantes qui se mettent en place pour nous pourrir la vie (après le culte du corps ..) . Dans l'ère moderne, le manque de bonheur n'est envisageable que comme une sorte de maladie qui doit être soignée par tous les moyens sous peine de mort, avant tout de mort sociale, car personne ne veut avoir autour de soi des gens qui sont tristes et déprimés. Mais c'est bien cette conception du bonheur qui rend malheureux, voire malade. Les gens peuvent tomber malades en raison de concepts qui fixent à l'existence des normes tellement élevées que la vie, face à elles, est condamnée à l'échec. Pour moi, le concept moderne du bonheur pousse systématiquement les gens dans le malheur....
RépondreSupprimerMes "secrets de bonheur" ? je pense qu'ils sont propres à chacun mais les miens j'en ai fait un livre parce que je trouvais que bien des pièges dans lesquels j'étais tombée piégeaient encore d'autres alors voilà, humblement :-) (cf. https://www.amazon.fr/M%C3%A9tro-boulot-bonheur-coaching-pansements-culpabilisants-ebook/dp/B01HN13EAG)
RépondreSupprimerBises.
Félicitations pour ce livre ! J'adore la couverture :) Et la présentation de l'éditeur donne vraiment envie ! Je le lirais sans doute.
SupprimerMoi je citerais humblement Henry David Thoreau qui disait “J’appris au moins ceci par mon expérience : que si l’on avance avec confiance dans la direction de ses rêves, si l’on s’efforce de vivre la vie que l’on a imaginée on trouvera un succès inattendu dans la vie ordinaire.” Mais effectivement, cela suppose de bien se connaître !
RépondreSupprimerC'est une belle citation, très inspirante !
SupprimerJ'aime beaucoup cette idée du bonheur dans la vie ordinaire, de beaux succès un peu magique ... c'est très motivant.
Doit on tout faire pour être heureux, c'est une question pertinente pour un bac philo ! Des petits bonheurs pour combattre le malheur, cela fait des années que l'on nous en vend .. je suis d'accord avec Marylle, sur l'idée de l'overdose de la vie en rose ...Pour moi, ça devient presque du marketing, A la télé, les pubs dégoulinent de familles euphoriques qui photographient leur réussite en numérique, de couples qui ne se trompent jamais de vacances et même de mamies qui vivent leur retraite au milieu des palmiers comme une seconde aventure. Bref pour moi, être heureuse n'est clairement pas le sens de la vie .. c'est bien de l'être mais, fatalement, il y a des moments où ça coince ... moi, je préfère avoir une vie riche d'expériences diverses ... pour moi, c'est ça le sens de la vie, tester et essayer tout ce qui est à notre portée tant qu'on le peut encore ...
RépondreSupprimerJe comprends tout à fait ton point de vue ! :)
SupprimerProbablement qu'il y autant de définition du bonheur que de personne sur cette Terre ... Pour moi, il se compose de deux choses : le bien être et le sens. En même temps. Le bien être lié à des moments agréables, et le sens, en rapport avec nos projets de vie et nos valeurs. Si on a l'un mais pas l'autre, difficile d'être heureux. En tout cas, je suis d'accord, on peut cultiver des attitudes positives, travailler sa "fibre" du bonheur ... et je suis aussi d'accord avec l'idée que le bonheur est le sens de la vie.
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